: 4min
Chronique écrite par Lucie Trebossen / Crédits photos : NOON
Traverser la France depuis Grenoble pour discuter avec un lyonnais d’un projet qui a vu le jour à Paris, il y avait peut-être plus simple. Mais c’est bien à domicile, dans la ville de Vannes que NOON jouait en ce début de mois de juin. Également de retour dans cette jolie contrée et attirée par l’étonnante et prometteuse proposition de cette formation : associer électro et cornemuses, j’ai saisi cette occasion pour la découvrir en Live.
“On est là pour vous faire danser, mais pas de la musique Bretonne !”
En cette dernière semaine de mai, synonyme pour beaucoup de “Pont de l’Ascension”, c’était la traditionnelle Semaine du Golfe dans le Morbihan. Pas question de se déplacer en voiturette pour aller taper des balles. On parle bien ici de la fête nautique qui rassemble des milliers de bateaux et de marins. Le programme est simple : au rythme des marées, naviguer la journée, festoyer le soir !
Pour cette soirée de clôture, on met de côté les An Dro, Gavotte, Kost er Houet et autres danses traditionnelles bretonnes jouées tout au long de la semaine. Mais alors, on danse sur quoi ce soir ? De l’électro. Vraiment ?
Cela peut surprendre mais depuis qu’Antoine Duchêne a invité ses 4 amis bretons, joueurs de Cornemuse, à le rejoindre lors d’un set avec son projet Anton Oak au Batofar, les sons d’électro et de cornemuses sonnent à l’unisson. Portés par l’engouement présent dans la salle, ils renouvellent l’expérience sur d’autres scènes comme celle d’Astropolis et ça fonctionne vraiment bien. Le public est à chaque fois surpris et conquis ! Aucun doute qu’il en sera de même ce soir.
22h30, la nuit tombe sur les bateaux illuminés du port, il est temps d’accorder les cornemuses.
Impossible de le faire discrètement étant donnée l’impressionnante portée sonore de cet instrument. Mais cela a l’avantage d’interpeller les flâneurs qui profitent de la douce soirée de printemps. Les cinq musiciens investissent la scène installée pour l’occasion, vêtus de blanc et de noir, couleurs de la Bretagne. Quatre cornemuses et un homme aux machines font résonner le port de Vannes.
Dès le premier morceau on comprend que ce set sera à la hauteur des attentes.
On apprécie d’entendre le son si particulier des cornemuses sur des rythmes électroniques. Le tout pour un rendu explosif ! Différents arrangements sont proposés. Une alternance de solos de cornemuses, quelques interludes laissant place aux sonorités électroniques ou encore les quatre cornemuses reprenant le lead avec toujours plus de vigueur.
Face à la scène on observe un public habitué des scènes électro, dansant avec énergie. En périphérie, des curieux qui se sont arrêtés écouter, sont restés et commencent même à taper du pied. L’avantage avec un concert en plein air c’est que la salle n’est jamais trop petite. La délimitation de l’esplanade dédiée au concert est tout de même largement dépassée ! Un public dense s’agglomère pour ne pas perdre une miette du show.
Que ce soit sur scène ou dans le public, après plusieurs morceaux l’effervescence ne faiblit pas.
On accueillera volontiers, pour un moment de relatif repos, un morceau empreint de « Douceur joie et volupté ». Cette accalmie ne durera pas. NOON nous embarque de nouveau pour une succession de titres lors de laquelle ils s’amuseront à des battle de cornemuses. Sans vouloir être à tout prix impartiale, on s’accorde tout de même à dire qu’ils ont tous fait preuve d’une excellente dextérité. Ils nous feront finalement l’honneur d’un rappel. Même si c’était juste « parce qu’on n’a pas fini nos verres », on prend !
Les cinq amis font partie du Bagad de Vannes Melinerion (pour faire simple, un Bagad c’est un orchestre traditionnel breton, désolée pour les puristes). Etienne Chouzier en a assuré la direction musicale avant de laisser la place à Ewen Couriaut. Pour sûr ils maîtrisent leur sujet. Ce soir, loin des lignes bien rangées du bagad, ils se sont appropriés avec aisance la scène, entraînant dans leur univers un public enchanté !
En attendant la sortie de l’EP tout juste enregistré, si la curiosité vous a conduit au bout de cette chronique il est temps d’écouter First Moon, capté lors de la dernière édition du Festival Interceltique.
Bien que leur route croise régulièrement celle des festivals bien connus des Bretons comme Yaouank ou le Festival Interceltique de Lorient, les voir performer au-delà des frontières armoricaines sur une scène purement électro serait un réel bonheur. C’est tout ce qu’on peut leur souhaiter.
Des vacances en Bretagne prévues l’été prochain ? (voire près de Genève) Voici leurs prochaines dates :
Vous aimerez aussi
Big Ukulélé Syndicate : «La machine à rêver vient vous tendre la main»
Klone – Nonsense – Shuffle – UnCut : 100% scène française du Rock au Metal !
HELLFEST WARM UP TOUR 2019 – DAGOBA
HELLFEST WARM UP TOUR 2019 – Princesses Leya (Feat Dedo & Antoine Shoumsky)
Les 3 Fromages – L’humour et l’énergie de la Bretagne Californienne